l’intempestive

Autodéfense sanitaire

16 décembre 2022 _série actualités


Gravure style rétro de Loki Gwynbleidd sur laquelle un ragondin porte un masque FFP2 et tient une mallette où est inscrit « Wear a mask ». Sous le dessin il y a la mention : « Les vraies camarades se soucient des autres. Portez un masque ! » Cette page vise à lister des informations synthétiques et des ressources plus développées sur l’autodéfense sanitaire face à la pandémie de Covid-19. L’autodéfense sanitaire envisage la santé comme un bien communautaire et met en œuvre une réduction des risques fondée sur les connaissances scientifiques.

Dernière mise à jour : 11/10/2024. Aller aux modifications récentes (incidence, campagne vaccinale, soins, nouvelles références). Cette page est centrée sur la situation en France. Elle évolue régulièrement en fonction des avancées scientifiques constantes, des recommandations de personnes engagées dans l’autodéfense sanitaire, des données statistiques, des fluctuations des politiques de santé publique ou des ressources disponibles.

Image de Loki Gwynbleidd.

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Au sommaire :



Suivi du Covid (point d’actualité hebdomadaire) : Incidence en ce moment + Que faire en prévention + Que faire en cas de symptômes + Nouvelles références scientifiques et militantes.

▶▶ Incidence en ce moment

Au 10 octobre 2024 en France, l’incidence du Covid-19 se trouve au niveau medium et en légère baisse.

Il y a un fossé entre la représentation médiatique de la pandémie et sa réalité, comme le souligne cette image publiée par Lee Altenberg en juin 2024. L’image montre la prévalence du SARS-CoV-2 dans les eaux usées aux USA de janvier 2021 au printemps 2024. On voit des pics réguliers au fil du temps, toujours aussi élevés et + fréquents, avec un niveau de base qui monte. Le nombre de cas Covid recensés, en revanche, devient de + en + petit à partir de mi-2022 et se montre très inférieur au suivi dans les eaux usées. La période 2021-début 2023 est intitulée "pendant la pandémie" et la période depuis "après la pandémie" (voir en grande taille) :

Image publiée par Lee Altenberg en juin 2024. Elle montre la prévalence du SARS-CoV-2 dans les eaux usées aux USA de janvier 2021 au printemps 2024. On voit des pics réguliers au fil du temps, toujours aussi élevés et + fréquents, avec un niveau de base qui monte. Le nombre de cas Covid recensés, en revanche, devient de + en + petit à partir de mi-2022 et se montre très inférieur au suivi dans les eaux usées. La période 2021-début 2023 est intitulée ‘pendant la pandémie' et la période depuis ‘après la pandémie'.

Le variant KP.3.1.1 est désormais dominant au niveau mondial.

Les symptômes sont toujours : mal de gorge, toux, courbatures, fatigue, maux de tête, perte du goût et de l’odorat, diarrhée...

Précisons que les mêmes risques de séquelles s’appliquent que pour les précédents variants et qu’une contamination au Covid-19 ne renforce toujours pas mais affaiblit le système immunitaire.

Sélection d’indicateurs disponibles en France par Maître Pandaï le 10/10/2024.
Bulletin du Réseau Sentinelles publié chaque mercredi sur la situation épidémiologique en France (le Covid y est traité dans la catégorie plus générale "Infection respiratoire aiguë").
⇨ Suivi du Covid dans les eaux usées (mise à jour automatique) : interface d’un droïde protocolaire, interface de Thomas Delattre ou app Météo Covid.


▶▶ Que faire en prévention

Une nouvelle campagne de vaccination Covid (pdf) ouvre en France le 15 octobre 2024, en même temps que la vaccination grippe. Attention, aucune date de fin de la campagne n’est précisée, mais lors de la précédente, les pharmacies n’étaient en mesure de faire des commandes de vaccins que pendant quelques semaines.

Les personnes dites « vulnérables » sont fortement invitées à faire leur rappel, ainsi que toute personne « non vulnérable » dont le dernier rappel date d’au moins 6 mois. La vaccination est possible dès l’âge de 6 mois et aussi bénéfique pour les enfants que pour les adultes.

Ne pas faire ses boosters c’est comme ne pas être vacciné·es, car la protection vaccinale décline fortement au bout de 6 mois. L’immunité conférée par le vaccin est bien meilleure que celle, bien plus éphémère et bien plus risquée, conférée par une infection. Le vaccin réduit essentiellement le risque de forme grave du Covid, mais aussi le risque de contamination (de 30%) et celui de développer des séquelles ou Covid long.

Seul le vaccin de Pfizer sera disponible lors de cette campagne en France, alors qu’il aurait été avisé de proposer également celui de Novavax.

En prévention, on maintient encore et toujours les gestes de protection mutuelle. D’autant que la moitié des contaminations au Covid provient de personnes asymptomatiques. Et que le validisme c’est toujours ringard.

Si vous avez été exposé·e à un risque de contamination au Covid, l’ARRA a publié en juin 2024 un visuel synthétique des gestes à appliquer :

Affiche de prévention covid de l'ARRA sur laquelle est écrit : Vous avez mangé avec des gens malades ? Votre collègue a le covid ? Une prise de risque, les bons réflexes pour casser les chaînes de transmission : test pcr 4-5 jrs après exposition s'isoler autant que possible porter un masque ffp2 ajusté lors des contacts aérer un maximum les lieux clos Des symptômes ? Reposez-vous et éviter les efforts pendant 6 semaines.

En revanche, il ne sert toujours à rien de se laver les mains, au savon ou au gel hydroalcoolique, pour un virus qui se transmet par les voies respiratoires. Cela demeure utile pour se protéger de maladies manuportées, comme la gastro.


▶▶ Que faire en cas de symptômes

En cas de symptômes, il est nécessaire de maintenir les gestes de protection mutuelle, au premier rang desquels le port d’un masque FFP2, le contrôle de la qualité de l’air et, plus spécifiquement, le fait de se tester.

Y compris en vivant sous le même toit que d’autres personnes, il est possible de très fortement réduire le risque de contamination : si la personne malade porte un masque FFP2 pendant les deux semaines suivant le diagnostic, le risque est réduit de 67% ; si elle peut faire chambre à part, le risque est réduit de 78%.

Seuls les tests PCR effectués en laboratoire sont fiables.

Si un test antigénique (autotest ou test en pharmacie) est positif, il est fiable. Mais le taux de faux négatifs des tests antigéniques, déjà important, a encore augmenté avec le variant Omicron. Seules les charges virales importantes sont repérées avec un autotest ou un test en pharmacie. Il est estimé qu’un test antigénique détecte seulement un Covid sur deux voire trois.
Si vous n’avez qu’un autotest à disposition, vous pouvez améliorer sa fiabilité : en faisant un prélèvement dans la bouche (frotter le palais ainsi que l’entrée de la gorge) avant de le poursuivre dans les deux narines ; en faisant trois tests à 48h d’intervalle ; en procédant à un test au 4e jour de vos symptômes ou au 6e jour de votre exposition (la charge virale est la plus importante à ce moment-là). Voir le zine de l’ARRA "Comment réaliser au mieux un autotest pour augmenter sa fiabilité".

Côté traitements et soins, la première chose à faire sera de vous reposer au maximum. C’est essentiel pour favoriser la convalescence et réduire le risque de séquelles.

Si vous êtes une personne à risque de développer une forme grave ou si vous avez plus de 65 ans, il existe des traitements sur prescription médicale à prendre rapidement (dans les 5 premiers jours).

Si vous n’avez pas accès à une prescription médicale ou ne présentez pas de facteur de risque établi, vous pouvez mettre en place des soins en automédication pour alléger les symptômes.


▶▶ Nouvelles références scientifiques et militantes sur cette page

Au cours du dernier mois, les références suivantes ont été ajoutées à cette page :

  • Dans les sections tests et masques, ajout des zines de l’ARRA "Comment choisir son masque" et "Comment réaliser au mieux un auto-test pour augmenter sa fiabilité".



Dix points sur le Covid-19


▶▶ Définition

Le Covid-19 est une maladie vasculaire systémique causée par le virus SARS-CoV-2, qui appartient à la famille des Coronavirus.
Le Covid-19 peut toucher plusieurs organes vitaux, et non seulement les poumons. Il s’attaque notamment au système cardiovasculaire et peut induire des anomalies cérébrales et des troubles cognitifs persistants y compris après une forme apparemment non grave de la maladie.
Rien à voir avec un rhume ou une grippe.

⇨ Consulter le dossier de Cabrioles, « Le Covid-19, une maladie vasculaire ».
⇨ Lire la synthèse "Beyond breathing : How COVID-19 affects your heart, brain and other organs" (Medical Xpress, 2024).


▶▶ Incidence

La pandémie de Covid-19 ne s’est jamais arrêtée depuis 2020 et elle n’a rien de saisonnier. En 2022-2023, il y a eu des vagues épidémiques tous les 3 mois en Europe de l’Ouest. Une étude étatsunienne publiée en décembre 2023 a établi que dans sept écoles de l’Oregon, le virus de la grippe était présent dans l’air 12 semaines sur 22, et celui du Covid-19, 22 semaines sur 22.

Il y a un fossé entre la représentation médiatique de la pandémie et sa réalité, comme le souligne cette image publiée par Lee Altenberg en juin 2024. L’image montre la prévalence du SARS-CoV-2 dans les eaux usées aux USA de janvier 2021 au printemps 2024. On voit des pics réguliers au fil du temps, toujours aussi élevés et + fréquents, avec un niveau de base qui monte. Le nombre de cas Covid recensés, en revanche, devient de + en + petit à partir de mi-2022 et se montre très inférieur au suivi dans les eaux usées. La période 2021-début 2023 est intitulée "pendant la pandémie" et la période depuis "après la pandémie".

En France, les enfants sont peu protégé·es contre le Covid-19 (moins de 3% de vacciné·es chez les 5-12 ans fin 2022, taux infime chez les 0-5 ans, très faible port du masque), et le nombre de leurs hospitalisations pour cause de Covid-19 croît fortement : 3500 en 2020, 7400 en 2021, 23700 en 2022 (tranches d’âge de 0 à 19 ans). À ce propos, voir notamment la tribune en anglais de Blake Murdoch dans le Calgary Herald, "Considérer les enfants comme invulnérables revient à les considérer comme secondaires" (traduction française par Cabrioles).

Plutôt que de « vagues », des scientifiques préfèrent aujourd’hui parler d’une marée haute permanente, avec des pics occasionnels. Claude-Alexandre Gustave observe ainsi que « les creux à partir de 2022 jusqu’à aujourd’hui [2023] restent au niveau des pics de 2020-2021 ».


▶▶ Mortalité

Le Covid-19 tue, de manière directe et de manière indirecte.

De manière directe : en 2020 comme en 2021, il a été la première cause de mortalité au monde. De 2020 à 2022, 15 millions de décès dans le monde ont été attribués au virus. Il est demeuré en 2022 l’une des principales causes de mortalité en France. Claude-Alexandre Gustave a effectué une synthèse sur le taux de mortalité du Covid : "La létalité de SARS-CoV-2 fluctue entre 0,1 et 1%, mais sa transmissibilité colossale fait qu’en 4 ans, il a tué infiniment plus qu’Ebola depuis 1975 (avec pourtant une létalité variant entre 20 et 95%)... (...) C’est pour ça qu’à chaque nouveau variant de Covid, on rappelle qu’un gain de transmissibilité a un impact bien plus lourd sur la morbi-mortalité, qu’une variation de virulence ! L’un porte sur un mode exponentiel, l’autre sur un simple mode linéaire..."
Une étude publiée en août 2023 dans la revue Epidemiology & Infection a établi à partir de données françaises en 2022-2023, que le taux de mortalité par infection au Covid-19 variant Omicron est quatre fois plus élevé que par infection grippale. En décembre 2023, l’étude "Long-term outcomes following hospital admission for COVID-19 versus seasonal influenza : a cohort study" du journal le Lancet a indiqué que, par rapport aux personnes hospitalisées pour grippe, les personnes hospitalisées pour Covid-19 présentent, dans les mois qui suivent leur retour à domicile, un risque de décès, de problèmes de santé et d’atteinte à tous les organes bien plus élevé. Au Canada comme en Australie, il y a eu davantage de morts du Covid-19 en 2022 qu’en 2020 et 2021. Aux États-Unis, le projet Faces of Covid (Visages du Covid) propose un mémorial de ces vies perdues.

Le Covid-19 tue de manière indirecte : par rapport à la période d’avant la pandémie, on a par ailleurs constaté en 2020, 2021, 2022 et 2023 une nette surmortalité qui ne s’explique pas uniquement par les décès directement attribués au virus. En 2020 et 2021, 5,2 millions de décès ont ainsi été attribués au virus dans le monde, auxquels se sont ajoutées 14,91 millions de morts supplémentaires par rapport à ce qui était attendu. En 2022, il y a eu 6,9 millions de morts excédentaires et en 2023, 3 millions selon un décompte de The Economist. Cette étude estime que le Covid-19 a causé 28,5 millions de morts excédentaires (35,2 millions pour la fourchette haute) dans le monde de son irruption jusqu’en décembre 2023. L’étude "Excess natural-cause mortality in US counties and its association with reported COVID-19 deaths" (Proceedings of the National Academy of Sciences, 1er février 2024), démontre qu’aux États-Unis, de nombreux décès attribués à des "causes naturelles" depuis le début de la pandémie sont en réalité imputables au Covid-19.

En France, l’accroissement de la mortalité toutes causes confondues entre 2019 et 2022 a été de 8,9 %. Selon les statistiques de l’INSEE, la surmortalité se maintient en 2023 : + 4 % de décès par rapport à 2019 (avant le Covid), mais baisse par rapport à 2022 (- 5,5 %).Synthèse de Maître Pandaï : "La France a connu 4-5 semaines d’excès de mortalité en 2023 (en janvier et décembre), contre 22 en 2022. (...) En conclusion, 2023 est la première année depuis le début de la pandémie où le Covid ne saute pas aux yeux sur les courbes de mortalité en France, avec un unique excès de mortalité sur les 3 vagues. J’estime que le Covid a tué entre 15.000 et 20.000 personnes (pour être large). Pour référence, 9000 décès sont attribués par an à la grippe en moyenne. Pour des causes de décès comparables en nombre, on peut citer Alzheimer (16.500 décès en 2021), le cancer colorectal (16.900) ou la démence (17.400)." En Grande-Bretagne, il a été estimé en 2024 par l’Office for National Statistics que le Covid a fait chuter l’espérance de vie en bonne santé de 9 mois en moyenne pour les hommes et d’un an 1/2 pour les femmes.

Cette surmortalité, qui affecte davantage les classes sociales défavorisées, peut s’expliquer par plusieurs facteurs : sous-évaluation des cas de Covid-19, mais aussi surcharge des services de santé, moindre prise en charge d’autres pathologies, maladies graves des suites d’une réinfection au Covid-19 et des effets délétères du virus sur le système immunitaire, difficultés économiques liées à la crise sanitaire, défiance accrue vis-à-vis de la médecine fondée sur les preuves...
En Grande-Bretagne (où le suivi du Covid-19 n’a pas été interrompu), il a été estimé fin 2022 que les délais d’attente dans les services d’urgence débordés causaient entre 300 et 500 morts évitables chaque semaine. Cela ne n’est pas amélioré : pour l’année 2023 en Angleterre seule, il a été évalué que ces délais de prise en charge aux urgences ont causé 14.000 morts évitables. En Grande-Bretagne toujours, l’impact du Covid nosocomial, c’est-à-dire d’une contamination se produisant à l’occasion d’un séjour à l’hôpital, est également évaluée : une personne sur cinq ayant contracté le virus à l’hôpital en est morte.

Meurent du Covid-19 y compris des enfants. Aux États-Unis, le virus a été en 2022 la 8e cause de mortalité chez les 0-19 ans. En Grande-Bretagne, le pourcentage de morts occasionné chez les moins de 14 ans a été directement corrélé à leur faible taux de vaccination. En France, leur nombre augmente : 10 d’entre elles et eux sont mort·es en 2020, 18 en 2021, 71 en 2022 (tranches d’âge de 0 à 19 ans). Le faible taux de mortalité ne saurait être une excuse à sa banalisation : les enfants ne sont pas censé·es mourir et nous savons comment les protéger du virus.

⇨ À lire sur les luttes sociales face à la mort, le dossier "En deuil et en colère" de Cabrioles.
⇨ Consulter le Mémo express de protection mutuelle.


▶▶ Mode de transmission

Le Covid-19 se transmet par aérosols, c’est-à-dire par la simple respiration. Le virus remplit rapidement une pièce non aérée et s’y maintient en suspension plusieurs heures après le départ de la personne malade. L’aérosolisation peut être comparée à la fumée de cigarette.
D’autres aérosols que ceux expirés par une personne peuvent également transmettre des maladies. Voir par exemple cette vidéo de Lazarus Long sur les WC publics comme vecteurs de propagation des maladies respiratoires et intestinales : le fait de tirer une chasse d’eau sans fermer le rabat envoie un très grand nombre d’aérosols en suspension dans l’air.

Pour l’instant, le délai avant contamination reste incertain, variant de quelques instants à 1/4h selon les sources : cela dépend notamment de la concentration de virus dans l’air et de votre système immunitaire. Une étude de la revue Scientific Reports publiée le 1er décembre 2023 indique qu’une dose infectieuse du Covid-19 peut être inhalée en l’espace de 6 à 37 minutes dans une pièce avec une ventilation classique.

Le scientifique Lucky Tran indique en 2024 qu’une personne malade du Covid demeure contagieuse en moyenne 10 jours. Il précise que la fièvre n’est présente que chez 30% des malades, que la présence de symptômes ne permet pas d’évaluer la charge infectieuse et que les tests restent en moyenne positifs jusqu’à environ 5 jours après le début des symptômes.

Par ailleurs, il est important de noter que la moitié des contaminations au Covid-19 proviennent du contact avec une personne asymptomatique (article de la revue BMC Infectious Diseases volume en 2022). Par ailleurs, 70% des contaminations à domicile ont pour origine des enfants scolarisé·es, faisant de l’école un lieu de propagation central du Covid-19. Enfin, une étude de mars 2024 a établi que les enfants asymptomatiques infecté·es au Covid-19, notamment celleux âgé·es de moins de 5 ans, jouent un rôle central dans la propagation du Covid au sein d’un foyer, multipliant par 5 le risque de développer un Covid symptomatique pour les personnes proches.

En intérieur, il faut noter que, même à un niveau très correct de qualité de l’air (600 ppm de CO2), le risque de contamination est de 50% sans masque et de 15% avec un masque chirurgical (Étude de Narumichi Iwamura & Kanako Tsutsumi dans Environmental Science and Pollution Research en juin 2023). En extérieur, le risque de contamination est réduit mais pas nul. Notamment à surveiller : les espaces bondés, les terrasses de café, et dans une moindre mesure les marchés, les gares et les files d’attente.

Dans tous les cas, il est établi que le risque de contamination est maximal lorsque nous nous trouvons sans masque dans une pièce non aérée remplie de personnes. Porter un masque sous le nez ne sert par conséquent à rien, ni pour protéger les autres, ni pour se protéger. Se tenir à deux mètres de distance dans une salle pleine de Covid-19 ne sert à rien non plus. Quant au gel hydroalcoolique, il permet de réduire la contamination des maladies se transmettant par les mains (comme la gastro), mais n’a aucun effet pour les maladies se transmettant par la respiration.

À noter pour finir qu’il faut maintenir la réduction des risques en permanence, car c’est une fois le pic d’une vague passé que se produisent, sur un temps plus long, la majorité des contaminations.

Bonnes nouvelles néanmoins :

L’effort d’assainissement de l’air à mener dans tous les espaces intérieurs au 21e siècle a été comparé au progrès sanitaire apporté par l’eau potable et le tout-à-l’égoût au 19e siècle.

⇨ Consulter les modèles de masques disponibles en France et connaître les outils de filtration et de mesure de la qualité de l’air.
⇨ Voir la vidéo sur la qualité de l’air intérieur du collectif Écoles et familles oubliées en 2023.


▶▶ Immunité

Avoir le Covid-19 ne renforce pas le système immunitaire mais, au contraire, l’affaiblit.

Tout d’abord, l’immunité demeure passagère : une réinfection se tenait en moyenne 22 semaines après la précédente avec le variant initial, mais arrive parfois au bout de 3 semaines seulement depuis. Le délai avant une réinfection baisse par ailleurs avec les variants plus récents d’Omicron et se situe désormais autour de 8 semaines. La protection contre la réinfection octroyée par une contamination avec le variant JN.1 (dominant en 2023-2024) est quasi nulle.

La prétendue "immunité collective" tout comme la prétendue "dette immunitaire" constituent des falsifications scientifiques reposant sur des conceptions médicales éculées et visant à légitimer le renoncement à toute protection mutuelle.

En réalité, chaque infection augmente le risque de séquelles (maladies cardiovasculaires, diabète, thrombose, troubles de la concentration, troubles de la mémoire, malaise post effort, maladies autoimmunes, allergies...).

Le fait d’avoir manifesté peu ou pas de symptômes lors d’une contamination ne protège pas de symptômes plus sérieux ni de Covid long lors de la suivante. Pour une approche pédagogique de notre immunité, lire notamment ce fil de Claude-Alexandre Gustave.

Le Covid-19 endommage le système immunitaire et expose les personnes contaminées à d’autres maladies infectieuses après leur guérison du Covid-19. En cause notamment : le virus entraînerait une autodestruction des lymphocytes T, dont la fonction est d’assurer notre protection contre des maladies graves.

Plus encore, avec la libre circulation du virus, se manifeste une "capacité croissante de SARS-CoV-2 à inhiber notre immunité innée (notamment réponse interféron), qui est la 1ère ligne de défense antivirale" (synthèse par Claude-Alexandre Gustave de l’étude "Evolution of enhanced innate immune suppression by SARS-CoV-2 Omicron subvariants" de Nature Microbiology en 2024. Cette inhibition (se traduisant par des symptômes plus légers voire pas de symptômes) permet au virus de coloniser le corps et "bloque notre ligne de défense primaire contre TOUS les autres virus (voire bactéries/champignons)" (C. A. Gustave) pendant les mois suivant l’infection.

Cela vaut y compris, toujours, pour les enfants : leurs hospitalisations pour d’autres maladies virales graves a augmenté très fortement, au point d’occasionner une saturation des services de pédiatrie dans plusieurs pays du monde depuis l’automne 2022.

Rien à voir, de nouveau, avec un rhume ou une grippe.

⇨ Le collectif Cabrioles a publié une revue de presse spécifiquement sur le sabotage immunitaire opéré par le Covid-19, ainsi qu’une synthèse "COVID-19 et dysrégulation immunitaire : Résumé et ressources" par Andrew Ewing.
⇨ L’autrice Jessica Wildfire a mis à disposition une liste de publications scientifiques sur la façon dont le Covid-19 affecte le système immunitaire.
⇨ Aller à la représentation simplifiée du système immunitaire et de la façon dont le Covid-19 l’attaque.


▶▶ Covid long

Tout le monde est à risque de Covid long, c’est-à-dire d’une persistance pendant plusieurs mois ou années de "symptômes respiratoires, cardiaques, neurologiques, vasculaires, dermatologiques, ORL, digestifs…". L’étude « Long COVID science, research and policy » de Ziyad Al-Aly, Hannah Davis, Lisa McCorkell, Letícia Soares, Sarah Wulf-Hanson, Akiko Iwasaki & Eric J. Topol (Nature, août 2024), offre une synthèse de l’état des connaissances scientifiques, de l’impact du Covid long sur la société et propose des pistes d’action. L’étude "Large-scale phenotyping of patients with long COVID post-hospitalization reveals mechanistic subtypes of disease" (Nature, avril 2024) établit différents types de Covids longs, chacun disposant de ses propres marqueurs immunitaires ou inflammatoires et chacun montrant des mécanismes spécifiques aboutissant aux symptômes. Les six sous-catégories sont les suivantes : gastro-intestinal, épuisement, anxiété et dépression, cardio-respiratoire, brouillard mental, guérison (cette sous-catégorie est placée au centre du cercle, les autres se situant tout autour).

Une contamination par le Sars-Cov-2 peut déclencher une encéphalomyélite myalgique / syndrome de fatigue chronique (EM/SFC) : plus de la moitié des personnes atteintes de Covid long développent une EM/SFC. Cette maladie systémique invalidante se caractérise par une réduction parfois drastique de la capacité fonctionelle et par le développement de Malaises Post-Effort (MPE). Ceux-ci peuvent entraîner des risques d’aggravation de la maladie, en particulier s’ils sont intenses et/ou répétés (mais régulièrement lae malade ne ressent pas l’impression de dépasser ses limites sur le moment). Pour l’éviter, la mise en place d’un pacing spécifique est nécessaire : il s’agit de fractionner les activités pour limiter la quantité, la durée et l’intensité des efforts, en particulier grâce au suivi de la fréquence cardiaque. Il n’existe pour l’instant aucun traitement pour l’EM/SFC et la maladie demeure mal diagnostiquée.

Le Covig long se caractérise par ailleurs par des effets cardio-vasculaires multiples. Enfin, le Covid-19 peut également infecter les neurones dopaminergiques et provoquer leur sénescence, c’est-à-dire un vieillissement précoce (synthèse médicale en français ici). Il a été établi que, chez 60% des personnes contaminées, le Covid-19 persiste dans les méninges et le crâne (voir une synthèse vidéo en anglais de cette étude).

Le Covid long peut donc prendre une forme très invalidante, y compris chez des personnes auparavant en très bonne condition physique. Par rapport aux autres malades, les Covid long avaient une probabilité 9 fois plus élevée d’avoir une perte ou une altération du goût et de l’odorat, 7 fois plus pour le souffle court, 6 fois plus pour une fatigue sévère, 5 fois plus pour les difficultés à penser ou se concentrer. Lire toute la synthèse en français par Maître Pandaï. L’étude "Postacute sequelae of COVID-19 at 2 years" de Benjamin Bowe, Yan Xie & Ziyad Al-Aly dans Nature Medicine (2023) démontre que deux ans après une infection au Covid, le niveau de risque médical (risque de décès, d’hospitalisation, de séquelles) demeure élevé.

Les symptômes du Covid long perdurent au-delà d’un an pour la majorité des personnes atteintes et il n’existe pour l’instant pas de traitement. L’enquête de Santé publique France "COVID long : 2 millions de personnes présentaient une affection post-COVID-19 fin 2022" (2023) indique entre autres choses que la majorité des personnes souffrant d’un Covid long en ont été atteintes avec le variant Omicron, qui couvre un large spectre de variants (53,2% sous Omicron contre 21,3% sous Delta), analyse corroborée de nouveau en 2024. Globalement, la prévalence et la sévérité des Covid longs ont été similaires pour l’ensemble des variants.

Une étude pointe plusieurs facteurs de risque accru de Covid long : être une femme, être pauvre, avoir des comorbidités, avoir eu des symptômes plus sévères lors de la phase aiguë. Une analyse du Census Bureau étatsunien en mai 2023 démontre que les personnes racisées, les LGBTQIA+, les femmes et les pauvres présentent davantage de risque de Covid long. Par ailleurs, le fait d’avoir eu un Covid asymptomatique ne protège pas du Covid long. Enfin, parmi les personnes hospitalisées en réanimation pour Covid-19 et qui n’y sont pas décédées, 15% doivent être traitées dans les mois suivants leur sortie de réanimation au sein d’unités spécialisées.

Le milieu médical et institutionnel en France peine encore souvent à prendre cette affection au sérieux, alors même qu’elle est officiellement reconnue par l’OMS et fait l’objet d’une abondante littérature scientifique. Pour ne citer qu’une étude, dans "Pourquoi nous avons besoin de mieux comprendre la pathophysiologie du COVID Long" publiée dans The Lancet en février 2023, la professeure Akiko Iwasaki et le docteur David Putrino le définissent le Covid long comme "un syndrome organique d’infection post-aiguë avec un dysfonctionnement physiologique clair, qui n’est pas systématiquement apparent à l’aide de tests de diagnostic médical standard" (la traduction est de Céline Castera dans ce fil qui synthétise les principaux apports de cette étude).

Pour ce qui est du nombre de malades du Covid long, l’étude « Long COVID science, research and policy », menée par des spécialistes reconnu.es de la pathologie, a estimé en août 2024 que 400 millions de personnes étaient atteintes dans le monde. Un rapport de The Economist en avril 2024 estime quant à lui que 2 à 7% de la population mondiale est atteinte de Covid long (rapport "An incomplete picture : understanding the burden of long Covid") - soit 230 millions de personnes pour la fourchette basse. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé a estimé le 12 juin 2023 qu’en Europe "au moins 17 millions de personnes ont eu un Covid long au cours des deux premières années de la pandémie et ce nombre a potentiellement doublé pour atteindre plus de 34 millions de malades en 2022". En France, le nombre de malades du Covid long était officiellement estimé à 2 millions en juillet 2022, également 2 millions en Grande Bretagne en 2022 et 2 autres en Espagne en 2024, et 24 millions aux États-Unis par exemple (chiffres de 2022). En Suède, où la circulation du virus n’a quasiment pas été freinée, il a été estimé que 14% de l’ensemble des adultes du pays souffrent de Covid long.

Quant au risque de développer un Covid long, le chiffre de 10% des personnes contaminées par le Covid est souvent cité. Cependant, il varie selon les définitions du Covid long et il pâtit de plusieurs facteurs d’incertitude : les sous-déclarations (des personnes atteintes de Covid long ne savent pas qu’elles le sont), les sous-diagnostics (des médecins n’identifient pas la maladie), l’effet cumulatif ou, a contrario, les éventuelles guérisons. Le risque de développer un Covid long s’accentue à chaque recontamination, y compris, encore une fois, pour les enfants. Trois mois après l’infection initiale au Covid, 7,8% des enfants asymptomatiques développent un Covid long selon une étude de mars 2024 .

Les enfants malades du Covid long subissent une double invisibilisation, en tant qu’enfants et en tant que malades du Covid long. Si vous êtes parent d’un·e enfant ou adolescent·e souffrant de Covid long, vous pouvez vous rapprocher des groupes d’entraide : conseils en anglais (le premier : croyez votre enfant), collectifs français. L’étude "Postacute Sequelae of SARS-CoV-2 in Children" (Pediatrics, février 2024) établit une analyse précise du Covid long chez les enfants, avec notamment cette infographie pour synthétiser l’ensemble des symptômes et affections pédiatriques liées au Covid long.

Côté prévention, une protection vaccinale à jour atténue le risque de développer un Covid long, pour les adultes comme pour les enfants.

Il n’existe pour l’instant pas de traitement global au Covid long, mais des pistes existent. Voir à cet égard la section Traitements.

Plusieurs hypothèses sur les causes du Covid long sont étudiées(traduction en français) : présence de caillots sanguins, persistance du virus dans l’organisme, dysfonctionnement du système immunitaire.
Une étude de l’INSERM publiée en mai 2023 pointe l’hypothèse d’une persistance du virus dans les muqueuses de la personne malade.
Une étude conjointe de scientifiques l’Institut Pasteur, du CNRS et de l’Inserm, en collaboration avec des cliniciens de l’AP-HP, publiée en juillet 2023, a démontré que deux types de Covid long existent : l’un est occasionné par une réponse immunitaire trop faible, l’autre par une réponse immunitaire excessive.
Une étude de la revue "Frontiers in Immunology" publiée en janvier 2024, "T4 apoptosis in the acute phase of SARS-CoV-2 infection predicts long COVID", démontre que la mort programmée des lymphocytes T4 caractérise un Covid long.
Une étude de la revue Science, publiée en janvier 2024 également, démontre que chez les personnes atteintes de Covid long, une partie du système immunitaire (les protéines du "système de complément") ne revient pas au repos après l’infection. Au contraire, elle se met à endommager les cellules saines du corps (synthèse journalistique en français ici).
Enfin, l’étude "Leaky blood–brain barrier in long-COVID-associated brain fog" (Nature, 22 février 2024) établit que le "brouillard mental" éprouvé lors d’un Covid long peut s’expliquer par des fuites dans la barrière hémato-encéphalique (un filtre qui "protège le cerveau des agents pathogènes, des toxines et des hormones circulant dans le sang").

Rien à voir, encore et toujours, avec un rhume ou une grippe.


Documentation non exhaustive sur le Covid long :

⇨ Connaître les conseils médicaux en cas de Covid long.
⇨ Se rapprocher de collectifs d’entraide et de lieux de soin.


▶▶ Protection vaccinale

Le vaccin contre le Covid-19 protège efficacement la population générale contre les formes graves et la mort. En revanche, pour les personnes immunodéprimées, les vaccins assurent une protection parcellaire voire nulle, et le risque de développer une forme grave du Covid-19 voire d’en mourir est accrue : elles doivent donc compter essentiellement sur les autres mesures de protection mutuelle.
Un suivi de pharmacovigilance est assuré en France par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) établit la très grande rareté des effets indésirables graves. Le vaccin bivalent (souche initiale + variant Omicron) est le plus efficace à l’heure actuelle.

La vaccination avec rappel chez les enfants et les ados réduit de 77% le risque d’hospitalisation pour cause de Covid-19 et est efficace pour réduire notamment les risques d’infection sévère et les risques cardiaques.
Le vaccin est particulièrement recommandé pour les enfants de moins de 5 ans, qui appartiennent à une classe d’âge très exposée.
Une étude publiée en 2023 a par ailleurs établi que la vaccination d’une personne enceinte protège également le fœtus qu’elle porte, 75% des nourrissons hospitalisés pour Covid-19 étant nés de mères non vaccinées. Une étude brésilienne publiée en décembre 2023 a également démontré les risques graves d’une absence de vaccination de la personne enceinte pour le fœtus : 20% des enfants exposés in utero au Covid-19 via leur mère non vaccinée présentaient un retard de neurodéveloppement à 1 an (contre 6% pour les autres enfants).

Avec les vaccins actuels, la protection baisse cependant rapidement et devient insuffisante au bout de 6 mois, d’où la nécessité de rappels réguliers.
En France, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) assure un suivi statistique de la corrélation entre statut vaccinal (non vacciné·e / vacciné·e une seule fois / sans rappel récent / avec un rappel récent) et hospitalisations, réanimations et décès pour cause de Covid-19 : ce suivi établit très nettement les bénéfices d’un schéma vaccinal complet et à jour pour éviter les formes graves et la mort. Ainsi, l’article "Missed Vaccine Doses Tied to Worse COVID-19 Outcomes" (JAMA, 2024) indique que les personnes n’ayant pas effectué les rappels réguliers de vaccin contre le Covid-19 ont quatre fois plus de chance d’être hospitalisées ou de décéder du Covid que des personnes avec un schéma vaccinal à jour.

En France depuis 2023, la Haute Autorité de Santé (HAS) cible uniquement sa communication sur les personnes dites "vulnérables". Ses recommandations interviennent alors qu’on sait que la protection vaccinale baisse assez vite et disparait même quasiment totalement au bout de quelques mois. Alors qu’on sait aussi que toute la population risque de développer une forme grave du Covid ou un Covid long, et que la vaccination protège contre ces risques. Voilà un premier problème. Le second, c’est que ces recommandations sont fondées sur le fait qu’Omicron serait « un variant moins sévère » que les précédents. Ceci est faux : Omicron a une sévérité intrinsèque voisine de celle de la souche originelle de Wuhan. Sa sévérité effective est nettement inférieure en raison de la vaccination et de l’immunité acquise par les infections antérieures. Autrement dit, outre le fait de s’appuyer sur une information erronée, la HAS décide de réduire l’accès aux rappels vaccinaux alors que ce sont eux qui permettent de limiter les effets des contaminations répétées. Cette décision risque donc de faire exploser les risques encourus par les personnes, fragiles ou non. En une phrase comme en cent : étant donné que nous sommes toustes en contact avec des personnes dites "fragiles" et que la protection vaccinale est toujours préférable à la contamination, les rappels réguliers, deux fois par an en 2024, restent recommandés pour toustes.

Le vaccin atténue mais n’annule pas la contamination ni la transmission. Il est estimé qu’il atténue de 30 % la transmission pendant 3 à 6 mois ("Effectiveness of COVID-19 Vaccination on Transmission : A Systematic Review", Covid, 2023). Un schéma vaccinal à jour protège la personne qui le suit, mais également son entourage, car l’étude plus on est vacciné·e, moins on est contagieuxse.

Une étude scientifique publiée dans le BMJ en novembre 2023 démontre par ailleurs que la vaccination contre le Covid-19 protège également efficacement contre le Covid long : une dose en réduit le risque de 21%, deux doses de 59%, trois doses de 73%. Un schéma vaccinal à jour protège également les enfants contre le risque de Covid long (réduction de 34% pour au moins une séquelle et de 48% pour deux séquelles ou davantage). Le vaccin réduit également le risque de crise cardiaque et de thrombose pendant au moins 6 mois.

À noter que la protection vaccinale demeure très dépendante de facteurs sociaux, géographiques et économiques. En France, les catégories sociales les plus aisées sont mieux vaccinées que les catégories pauvres. Dans le monde début 2023, 2,3 milliards de personnes dans le monde n’en ont toujours pas bénéficié. La levée des brevets sur les vaccins, la diffusion d’informations fiables et la facilitation de l’accès aux soins font partie des outils pour réduire les inégalités.

⇨ Connaître les recommandations vaccinales en France et savoir où se faire vacciner.


▶▶ Traitements et soins

Soins en automédication | Traitements pour les formes graves du Covid | Traitements pour le Covid long

Le premier traitement pour toute contamination au Covid et pour les Covids longs est de se reposer autant que possible et d’éviter tout effort pendant au moins 6 semaines. Cela permet de favoriser la convalescence et de réduire les risques de séquelles.


Concernant les personnes sans risque identifié de développer une forme grave de la maladie, deux ressources anglophones décrivent les soins possibles en automédication à mettre en œuvre en cas de contamination : « What to do when I have Covid » du Clean Air Club, et « What to do if you get COVID » des scientifiques Arijit Chakravarty et T. Ryan Gregory. Les dispositifs proposés ci-dessous ne peuvent pas remplacer un avis médical, ne sont pas miraculeux et doivent être employés avec les précautions d’usage en fonction de chaque situation spécifique. Ils peuvent apporter un certain soulagement des symptômes et accompagner la convalescence :

  • les irrigateurs nasaux (ou le sérum physiologique) permettent de nettoyer les muqueuses nasales avec une solution saline et de réduire provisoirement les symptômes et la charge virale dans la cavité nasale. Ces dispositifs sont trouvables en pharmacie. Marques possibles (recommandations non commerciales et non exhaustives) : Respimer, Rhiniclean, Rhino Horn...
  • les bains de bouche ou dentifrices contenant du CPC (Chlorure de CétylPyridinium) permettraient de réduire provisoirement la charge virale dans la cavité buccale. Ils sont trouvables en grandes surfaces ou en pharmacie. Marques et gammes possibles (recommandations non commerciales et non exhaustives) : Colgate Max Fresh, Sanogyl Soins gencives mutiprotection, Signal Défense active, Alodont Care...
  • les spray nasaux contenant du iota-carraghénane permettraient de protéger provisoirement la cavité nasale des virus. Ils sont applicables avant et/ou après une situation à risque de contamination au Covid. Ils sont trouvables sur Internet ou pour certains en pharmacie. Marques et gammes possibles (recommandations non commerciales et non exhaustives) : Phytosun Aroms Stop Virus, VirX/Enovid, Viraleze...
  • les probiotiques contenant du Streptococcus salivarius K12 permettraient d’alléger les symptômes. Ils sont trouvables dans les parapharmacies en ligne. Marques et gammes possibles (recommandations non commerciales et non exhaustives) : Trenker Primo Defensis, OralBiotic, Blis Throat Health, Swanson Oral Probiotic...
  • certains thés désactiveraient provisoirement le virus dans la salive, notamment le thé noir et le thé vert.


Concernant les formes graves du Covid-19, il existe des traitements médicamenteux. Ils sont administrés sur prescription médicale aux personnes atteintes de Covid-19 et qui présentent des risques de développer une forme grave de la maladie : toute personne âgée de plus de 65 ans y est éligible, ainsi que toute personne, quelque soit son âge, présentant un facteur de risque préétabli. Concernant le Paxlovid, l’antiviral couramment prescrit en France, il est à prendre dans les 5 jours suivant la contamination. Si cela est possible, il est conseillé d’avoir une ordonnance déjà prête chez soi pour pouvoir démarrer le traitement dans les meilleurs délais.
Selon les molécules et la forme pharmaceutique de ces derniers (comprimé, injection, etc.), ils peuvent néanmoins demeurer contre-indiqués pour certaines catégories de personnes (femmes enceintes, personnes en insuffisance rénale ou hépatique sévère, personnes ayant des difficultés de déglutition par exemple). Leur efficacité et leur sécurité se trouvent par ailleurs remises en question à chaque émergence de nouveaux variants. En France, l’ANSM a mis à jour l’état des connaissances et ses recommandations en février 2023. L’efficacité de certaines molécules pour réduire les hospitalisations a été largement prouvée. Pour plus de développement, voir la notice de l’encyclopédie médicale Le Vidal sur les médicaments contre le Covid-19.
Il reste cependant préférable d’éviter toute contamination, d’abord parce que ces traitements n’empêchent pas toujours le décès ou les séquelles graves, ensuite parce que certains médicaments favoriseraient les mutations du virus et sa propagation.


Concernant le Covid long, il n’existe pas de traitement univoque, en raison de la grande variété des symptômes et de la recherche toujours en cours sur cette pathologie. À défaut de pouvoir soigner la cause, des traitements symptomatiques peuvent être proposés. La Haute Autorité de Santé (HAS) française a par ailleurs mis à jour ses recommandations de diagnostic et de prise en charge en mars 2024. En mai 2023, la revue Nature Microbiology a fait une synthèse des traitements existants.
Au-delà des médicaments, les spécialistes du Covid long comme les malades recommandent fortement de se reposer au maximum et de mettre en place un pacing, c’est-à-dire un fractionnement des activités pour limiter la quantité, la durée et l’intensité des efforts, en particulier grâce au suivi de la fréquence cardiaque. Une activité physique ou mentale, même légère, est en effet susceptible d’entraîner un malaise post-effort (MPE) (infographie sur le MPE), c’est-à-dire une aggravation de la fatigue, de la douleur et, notamment, des anomalies musculaire (Nature Communications, 2024).
L’association de malades Après J20 donne également des pistes de prise en charge et de soins.
Enfin, l’étude "Long covid—an update for primary care" (BMJ, 2022) pose des recommandations de prise en charge pour les Covids longs (la synthèse date de 2022 et ne contient pas les avancées plus récentes, mais pose de bonnes bases néanmoins). Voir le résumé en infographie (anglophone).


▶▶ Tests de dépistage Covid

Le test PCR est le seul test de référence pour détecter le Covid-19. Il s’effectue en laboratoire médical, sans ordonnance.
Il convient de réaliser ce test au bon moment pour s’assurer d’un résultat fiable, c’est-à-dire immédiatement (J+0) si l’on présente des symptômes évocateurs du Covid-19 ou entre J+5 et J+7 du contact à risque si l’on est asymptomatique.
Depuis mars 2023, les règles de prise en charge financière en France ont été modifiées, mais d’une part la Sécurité sociale continue à rembourser la majeure partie du coût pour l’ensemble des assuré·es et d’autre part aucune prescription médicale n’est nécessaire pour aller faire un test PCR. Pour vous assurer que votre demande soit correctement prise en charge (sans refus ni demande d’ordonnace), vous pouvez imprimer les consignes officielles vérifiées en juin 2024 : "Quelles règles de prise en charge ?".
Il y a trois cas. Premier cas : le test est intégralement remboursé (sans avance de frais) par la Sécurité sociale pour les personnes de 65 ans ou plus, pour les mineur·es, pour les personnes en Affection longue durée, pour les professionnel·les de santé ou leurs employé·es, pour les personnels d’un établissement de santé, d’un établissement ou service social ou médico-social, ou dans le cadre d’un dépistage collectif. Deuxième cas : pour les personnes ayant une mutuelle, cette dernière remboursera intégralement le reste à charge. Troisième cas : pour les personnes n’ayant pas de mutuelle, il restera un coût de 12 € environ (si le test est réalisé par un·e médecin ou un·e pharmacien·ne) à 16 € environ (si le test est réalisé par un·e infirmièr·e ou un·e kiné).

Les tests antigéniques (en pharmacie) et les autotests, quant à eux, ne sont "informatifs que s’ils sont positifs", c’est-à-dire qu’ils génèrent beaucoup de faux négatifs. En décembre 2023 (variant JN1, "Pirola", dominant), il est estimé que les tests antigéniques ne détectent qu’un Covid sur deux voire trois, selon le moment du prélèvement.
Si vous ne disposez que de tests antigéniques, vous pouvez améliorer leur fiabilité tout d’abord en faisant un prélèvement dans la bouche (frotter le palais ainsi que l’entrée de la gorge) avant de le poursuivre dans les deux narines ; ensuite en faisant trois tests à 48h d’intervalle (conseils francophones sur la base d’une étude scientifique anglophone) ; enfin en procédant à ce test au 4e jour de vos symptômes ou au 6e jour de votre exposition. L’étude "The New Normal : Delayed Peak SARS-CoV-2 Viral Loads Relative to Symptom Onset and Implications for COVID-19 Testing Programs" établit en effet que les tests antigéniques détectent peu les charges virales moyennes ou faibles et donnent alors un faux négatif. Voir le zine de l’ARRA "Comment réaliser au mieux un autotest pour augmenter sa fiabilité".

Il existe également des dispositifs POCT, permettant des analyses hors laboratoire et adaptés à des usages récurrents - par exemple PlusLife (lien non commercial).

En cas de test positif, il faut s’isoler, porter un masque FFP2 en présence d’autres personnes et aérer régulièrement les espaces communs où l’on demeure.

⇨ Voir les conseils du site Pandémies : "Pourquoi, comment se tester et que faire si positif ?".
⇨ Aller aux recommandations concernant les testsdu site Pandemies.org et voir où se faire dépister.


▶▶ Antivalidisme

"Vivre avec" le virus est un "laisser mourir", si cela signifie nous laisser contaminer et recontaminer. Ne prendre aucune mesure de protection mutuelle relève du validisme, renforce les inégalités sociales et revient à exclure des espaces communs les personnes soucieuses d’éviter de toute contamination.

⇨ Aller aux guides pour accessibiliser des événements publics.
⇨ Consulter les affiches "Le confort n’est jamais une excuse à l’exclusion", "Comment accessibiliser un événement public" et "Prenons soin de nous !".


▶▶ Zéro Covid

En une phrase comme en cent : il faut autant que possible éviter toute contamination, pour les autres comme pour soi.


Mémo express de protection mutuelle :


▶▶ Porter un masque FFP2, FFP3, N95 ou KF94 (bien ajusté et sans valve) dans les espaces intérieurs, bondés ou en contact rapproché (règle des 3F : espaces Fermés, Foule, Face à face). Y compris pour les enfants, qu’il faut tout autant protéger que les autres. Si vous êtes immunodéprimé·e sévère, votre médecin (généraliste ou spécialiste) peut vous prescrire des masques FFP2 que vous pourrez retirer en pharmacie, à raison de 10 par semaine.
⇨ Consulter les modèles de masques disponibles en France, aller au point sur le mode de transmission du Covid-19 ou voir la représentation des défenses immunitaires.


▶▶ Se faire vacciner : en l’état actuel des connaissances, il est établi que la protection offerte par le vaccin baisse grandement au bout de 6 mois, donc qu’un rappel est conseillé deux fois par an. Pour les personnes à haut risque de forme grave, il est conseillé de renouveller les rappels tous les 3 mois.
En France, une nouvelle campagne de vaccination s’ouvrira le 15 octobre 2024 (pdf) pour toutes les personnes dites "vulnérables" (personnes âgées de 80 ans et plus, personnes immunodéprimés, résident·es des Ehpad et des unités de soins de longue durée, personnes « à très hauts risques de formes graves de la maladie ») ainsi que pour toutes celles qui souhaitent effectuer un rappel.
Le Ministère de la Santé parle essentiellement des personnes dites « vulnérables », qui sont éligibles à un rappel 3 mois après le précédent vaccin. Cependant, la vaccination reste ouverte à toustes pourvu de respecter un délai de 6 mois au moins entre deux vaccins. Cela s’applique « quel que soit l’âge de la personne et le rang de rappel », c’est-à-dire que le nombre de doses antérieures n’entre pas en compte et que les enfants sont également éligibles au rappel ou à une primovaccination dès l’âge de 6 mois.
Il existe 3 dosages des vaccins anti-Covid : pour les 6 mois - 4 ans, pour les 5-11 ans et pour les + de 12 ans (comprenant donc les adultes). Seul le dernier se montre couramment disponible dans les pharmacies en France, les vaccins enfants exigeant davantage de recherche et d’insistance.
Concernant les vaccins adultes, le Comirnaty de Pfizer est le plus fréquemment délivré en 2024. Les personnes ayant une pathologie inflammatoire (notamment SAMA) préfèrent parfois le Nuvaxovid de Novavax, qui peut générer une réaction inflammatoire plus réduite.
Les vaccins anti-Covid sont contre-indiqués pour certaines personnes en raison de pathologies préexistantes. Ces personnes ne peuvent pas bénéficier de la protection vaccinale et dépendent donc des autres mesures de réduction des risques mises en place par elles-mêmes et par les autres.
⇨ Voir où se faire vacciner ou aller au point sur la protection vaccinale.


▶▶ Veiller à la qualité de l’air : favoriser les rencontres en extérieur ; en intérieur, aérer plusieurs fois par heure et/ou filtrer par purificateur d’air.
⇨ Aller au point sur l’aérosolisation et connaître les outils de mesure et de filtration de l’air.


▶▶ Se faire tester : en cas de symptômes, si vous avez été en contact non protégé avec une personne contaminée ou pour vous assurer de ne pas contaminer une personne plus à risque que vous, faire un test PCR en laboratoire et agir en fonction du résultat.
⇨ Savoir quand et comment se tester.


▶▶ Respecter les demandes de réduction des risques et agir en conséquence. Les règles du consentement s’appliquent dans le domaine sanitaire comme ailleurs.
⇨ Aller au point sur l’antivalidisme ou aux affiches "Le confort n’est jamais une excuse à l’exclusion", "Comment rendre votre événement accessible à toustes en période épidémique ?" et "Prenons soin de nous !".


▶▶ Diffuser des informations fiables sur le Covid-19 autour de soi et lutter contre la désinformation.
⇨ Consulter les analyses de fond et le suivi de l’actualité.

Ces six recommandations constituent une base nécessaire, mais pas suffisante. Le modèle de l’emmental déploie un panel de mesures individuelles et sociales plus complet.


S’informer


▶▶ Analyses de fond :

Textes :


Sons :


▶▶ Suivi de l’actualité :


▶▶ Suivi statistique :


Espaces et outils d’autodéfense sanitaire :


▶▶ Collectifs engagés dans la prévention et l’entraide en France et au-delà :

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