Troisième et dernière émission de notre série "Renverser le féminisme", avec des personnes et des collectifs qui font évoluer le féminisme, le questionnent, en déboulonnent les statues et le nourrissent de nouvelles pratiques, de nouvelles idées, de nouvelles énergies. La première accueillait des féministes handi, la deuxième des afroféministes.
Aujourd’hui, entretiens avec deux générations de militantes transféministes. Les chercheuses Karine Espineira (dont les travaux universitaires sont consultables ici) et Maud Yeuse Thomas (dont on peut également lire le site Veille Internet Transsexuel/lE) reviennent sur l’histoire du militantisme trans, du questionnement du genre, des alliances entre trans et féministes et de la transphobie de la part de femmes se définissant comme féministes. Agathe et Constance du collectif #Toutesdefemmes, qui a publié la tribune "Féminisme : le débat sur la place des femmes trans n’a pas lieu d’être" en février dernier, démontent quant à elles les attaques transphobes de ces derniers mois. Pour avoir des conseils sur comment agir contre la transphobie en tant qu’allié·e, voir le Wiki Trans, un site de "ressources pour les personnes trans en questionnement ou en transition, leurs proches et leurs alliés".
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Télécharger l’émission entière (clic droit, enregistrer sous, licence CC by-nc) :
L’écouter séquence par séquence (le descriptif précis est ci-dessous) :
Lien de téléchargement des séquences sur l’Internet Archive : https://archive.org/details/radiorenversee08
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Intégrale de l’intervention de Maud Yeuse Thomas sur les attaques transphobes visant les trans Asperger, sur le questionnement du genre et sur le transféminisme :
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Détail des séquences :
- Natalia Borissova, "Alexanderplatz, Tunnel under the s-bahn tracks" (Aporee, 2010, CC by sa) + lancement + 1e partie des entretiens avec Karine Espineira et Maud Yeuse Thomas, autour de l’histoire du militantisme trans, depuis l’affirmation d’une identité trans dans les luttes LGBT de la fin du 20e siècle jusqu’au transféminisme d’aujourd’hui, en passant par le questionnement du genre en tant que trans, féministe ou autiste Asperger. Avec évocation du documentaire radio "Les transidentités, racontées par les trans" (La série documentaire, France Culture, 2018). Des émeutes de Stonewall en 1969 et de celles de la cafeteria Compton à San Francisco en 1966. De la fondation de la STAR (Street Transvestite Action Revolutionaries) par Marsha Johnson et Sylvia Rivera. Du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) et des Gazolines. De la fondation du PASTT (Prévention action santé travail pour les transgenres) par Camille Cabral, de celle de l’association du syndrome de Benjamin par Tom Reucher, et de celle du CARITIG (Centre d’aide, de recherche et d’information sur la transsexualité et l’identité de genre) par Armand Hotimsky. De Kate Bornstein et du Manifeste posttranssexuel de Sandy Stone. De STS 67 (Support Transgenre Strasbourg), du GAT (Groupe Activiste Trans) et de son émission sur Radio Libertaire, Bistouri Oui Oui (avec un extrait de l’émission du 18 novembre 2004). Des Séminaires Q de Sam Bourcier. De l’essai Le mouvement transgenre de Patrick Califia. Des travaux de l’historien Clovis Maillet sur les transgenres à l’époque médiévale. Pour la définition du sexisme oppositionnel, lire par exemple la note des traductrices en prologue de la brochure "Le privilège cissexuel" de Julia Serano ou, en anglais, le "glossaire transgenre" établi par Serano. Sur la pathologisation de la transidentité, voir les travaux de Tom Reucher, par exemple cet article de 2007 : "La psychiatrisation des Trans’" [PDF]. Suivi de Tania Rubio, "Transobjetividades urbanas" (Feminoise Latinoamerica Vol. 2, Sisters Triangla, 2018).
- 2e partie des entretiens avec Karine Espineira et Maud Yeuse Thomas, autour du film L’ordre des mots de Cynthia Arra et Mélissa Arra (2007) (sur le site duquel se trouve un riche historique du mouvement trans), de l’association Sans contrefaçon et du développement de savoirs situés à travers l’Observatoire des transidentités et l’université. Avec évocation du groupe militant The Transexual Menace. Suivi de Floy Krouchi, « Bass Holograms » (2016), également autrice d’Hijras Diaries - Journal transgenre d’une Famille Hijra (Atelier de création radiophonique, France culture, 2010).
- 3e partie des entretiens avec Karine Espineira et Maud Yeuse Thomas, sur l’évolution des alliances entre trans et féministes au cours des dernières décennies. Avec évocation de l’Existrans. Du Manifeste transféministe d’Emi Koyama. Du Manifeste d’une femme trans de Julia Serano (Cambourakis, 2020 pour la traduction). Du Black feminism, d’Angela Davis, de bell hooks et de son essai Ne suis-pas une femme ? (Cambourakis, 2015). De Christine Delphy. Suivi de Ka Baird, « Spiritus Operis » (Respires, 2019).
- 4e partie des entretiens avec Karine Espineira et Maud Yeuse Thomas, sur les racines historiques de la transphobie actuelle. Avec évocation de l’article de Karine Espineira et Maud Yeuse Thomas, "Les trans comme parias. Le traitement médiatique de la sexualité des personnes trans en France" (Genre, sexualité & société, printemps 2014). De la féministe transphobe Janice Raymond. Et avec un extrait d’un zap du GAT lors de la Marche des fiertés de 2005 à Paris. Suivi de Ka Baird, "Pulse" (Respires, 2019).
- Entretien avec Agathe et Constance du collectif #Toutesdesfemmes sur les attaques transphobes de ces derniers mois et le démontage de quelques unes des multiples allégations brandies par des femmes qui se définissent comme féministes pour exclure les trans.
- Allez écouter une autre émission que la nôtre : la série Les Nuits Queer de La Fièvre, podcast du collectif Archives LGBTQI. Et puis aussi les Radiorageuses, "nébuleuse des émissions radiophoniques de féministes, gouines, trans, femmes...", et "Les mauvais genres : trans et féministes" (Un podcast à soi, Arte Radio, 2020). Son de fin : Tara Transitory aka One Man Nation, « Live at ACCA (Australian Centre for Contemporary Art) » (2017).
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Diffusions : mardi 21 juillet à 15h sur ∏node (DAB+ canal 11 à Mulhouse, canal 9 à Paris) et mercredi 22 juillet à 16h sur l’Eko des garrigues (88.5 MHz à Montpellier), le 7 août 2020 sur Radio St Ferréol (Saint Ferréol, 94.2 MHz), le 22 août 2020 à 20h sur Radio Campus Paris (Paris, 93.9 MHz), le 24 août 2020 à 17h sur Radio d’ici (Annonay, 106.6 MHz), le 25 août 2020 et le 26 août 2020 sur Radio Dio (Saint Étienne, 89.5 MHz), le 4 avril 2021 et le 18 avril 2021 à midi sur Jet FM (Nantes, 91.2 MHz), et au fil de l’eau sur Radio Galère (88.4 MHz, Marseille), Radio Pikez (webradio, Brest), Onde courte (webradio, Toulouse).
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